Les animaux et la peste

Résumé

Cette histoire se déroule dans une forêt où une peste terrible sévit parmi les animaux. Pour y faire face, le Lion, en tant que roi, décide de rassembler tous les animaux pour une réunion. Il propose que, pour apaiser les dieux et obtenir leur pardon, le plus coupable parmi eux soit sacrifié. Pour montrer l'exemple, le Lion confesse ses péchés d'avoir mangé de nombreuses brebis, chèvres, et même un berger. Le Renard intervient alors pour défendre le Lion, arguant que ses actions étaient justifiables. À travers ce conseil, la fable met en lumière l'hypocrisie et la manipulation, où souvent les plus puissants réussissent à se décharger de leurs responsabilités tout en désignant les plus faibles comme boucs émissaires.

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Il était une fois une terrible peste qui frappait tous les animaux de la forêt. Ils ne moururent pas tous mais en grand nombre. Ceux qui survécurent étaient si malades qu’ils ne se préoccupaient ni de manger ni de boire et qu’ils se traînaient apathiquement. Une jeune poule bien grasse ne pouvait plus tenter monsieur le Renard pour le dîner, et un agneau tendre n’éveillait plus l’appétit du Loup gourmand.

Enfin, le Lion décida de convoquer un conseil. Dès qu’il constata la présence de tous les animaux, il se leva et dit :

« Chers amis, je suis convaincu que les dieux nous ont jeté ce sort comme châtiment faute de nos péchés. C’est pourquoi le plus coupable d’entre nous doit être offert en sacrifice. Ainsi, nous pourrions peut-être gagner le pardon et la guérison pour tout le monde. »

« Je confesserai tous mes péchés le premier. Je vous avoue que j’ai été très glouton et que j’ai dévoré beaucoup de brebis. Elles ne me portaient aucun mal. J’ai mangé des chèvres, des taureaux et des cerfs. À vrai dire, j’ai même dévoré un berger quelquefois.

Maintenant, je suis prêt à être immolé si je suis le plus fautif. Mais je pense qu’il vaut mieux que chacun confesse ses péchés comme je l’ai fait. Ainsi, nous pourrons décider équitablement qui est le grand coupable. 

– Majesté, dit le Renard, vous êtes très bon. Comment se fait-il que ce soit un crime de manger des moutons, ces stupides têtes de mouton ? Non, non, Votre Majesté. Vous les avez honorés en les mangeant.

Quant aux bergers, nous connaissons tous leur appartenance à cette race malingre qui prétend être nos maîtres. »

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